dimanche 1 novembre 2009

18 heures de trop chapitre 2 , l'hôte de la marquise




Je me réveillais les yeux lourd de fatigue. Comme si je n’avais dormis qu’une ou deux heures. L’odeur de fumé du feu de bois mourant inondait mes narines. Et les quelques cendres encore rougeoyantes, crépissaient le mur d’une timide lumière. J’avais choisi cette maison pour cette unique raison, il y avait une belle cheminée. C’est ainsi quand on a été élevé près d’un âtre, ou les soirs d’hiver sentent les châtaignes grillées. La ou les soirées télé revêtent une couverture exagérément chaleureuse.

Ainsi cette senteur d’enfance me rassura et je pris mon café sereinement. La journée passa.


Plus tard dans la soirée une vision me troubla.


J’avais fais la route jusqu'à Pompadour en Corrèze pour effectuer un contrat. C’est un lieu étrange. Ancien site gallo-Romain, il a gardé tout le charme d’une cité médiévale. Ainsi que toute ses rumeurs. La meilleure période pour visiter et comprendre la magie de cet endroit est le début de l’hiver. Des grands pins bordent les routes sinueuses, goudronnés avec trop de hâte entre les ruines et les murettes de pierres. Une légère chute de neige a recouvert les toitures d’ardoise, et le froid saisissant décourage les plus téméraires d’entre eux à sortir après 18h. C’était justement la bonne période pour le jour de ma première visite las bas.


J’avais réservé une chambre l’auberge de la Marquise. Un lieu extraordinaire ! Tous les éléments étaient réunis pour passer une soirée dans une véritable maison hantée. Il avait la maîtresse de maison emmitouflée dans une couverture de fortune, petite et très souriante, l’air heureuse d’accueillir enfin un client.En effet, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que j’étais seul dans tout le château. Il y avait aussi le froid, glacial ! La vieille chaudière fuel avait du mourir bien avant les premières gelées. Et la température extérieure n’avait rien à envier à la douceur intérieure. 5° de différence tout au plus. Et il avait bien sur la chambre. Immense, le sol en pierre, une cheminée, un lit louis II et une fenêtre désespérément fuyarde se cachait derrière des rideaux sombres. Une télévision apposée sur un secrétaire rongé par le temps, n’allait pas du tout avec le décor. Hormis ce détail, je me surpris à aimer cet endroit. Ce mélange d’étrange, de froid et d’ancien me plongea immédiatement des années en arrière. Au temps des cavaliers mystérieux qui voyageaient à travers le pays, afin de distribuer les nouvelles de la capitale. Le grincement des volets, le sifflement du vent enveloppant les feuilles mortes ajoutais a cette battisse une certaine magie. J’étais émerveillé et je me jurais de conseiller cet endroit aux voyageurs en mal de nouvelles sensations.


Le repas se passa dans la grande salle, ou je me trouvais seul attablé au milieu de centaines de chaises vides. Au dessous d’un lustre qui faisait bien 3 mètres d’envergure, mais qui n’éclairais que le plafond. Je mangeais ainsi dans la pénombre et au centre des invités fantômes.

Alors que j’attaquais le dessert, mon regard se posa à l’extérieur. La neige fine du début d’après midi s’était transformée en gros flocon tombant lourdement sur les pavés. Une silhouette se profila, boitant sur sa patte avant, un chien de belle taille avançait lentement vers la baie vitrée. La lumière artificielle d’un vieux lampadaire ne suffisait pas a distingué la race de l’animal. Mais une chose était sure, cette bête n’avait que trois pattes ! Trois monstrueux appendices qui ne semblaient pas craindre le sol gelé. Il ralentis au niveau du trottoir et s’assis tranquillement. La bête huma vers l’hôtel de sa truffe noire. Un soir normal j’aurais penser qu’il avait faim et que l’odeur des cuisines l’aurait attiré jusqu’ici. Mais j’avais l’impression que c’est moi qu’il sentait. Qu’il m’avait chercher toute la journée et qu’il se trouvait enfin face a sa proie. Il baissât la tête et me fixa de ses yeux pourpres. Je le fixais aussi d’un regard sûr, espérant le faire fuir. Plusieurs minutes passèrent sans que ni lui ni moi n’osions déposer les armes. Je voyais bien dans son regard qu’il resterait la toute la nuit.

La maîtresse de maison me héla du fond de sa cuisine pour me demandais si je voulais un café. Je tournais mon regard pour lui répondre que non. Puis de retour sur la rue, l’animal avait disparu ! Il a gagné cette manche ! Me dis-je. Je te connais, je sais qui tu es, et je ne te laisserais pas faire cette fois. Je ne te laisserais pas entrer dans mon âme ce soir ! J’ai besoin de repos, laisse moi !

Je me dis que la fatigue enfin allait m’anéantir dès lors que mes membres seraient allongés. Et je n’inspirais qu’à une chose. Dormir oui dormir !

Je souhaitais bonne nuit à l’hôtelière et regagnais ma chambre. Après avoir jeté une dizaine de couvertures sur le grand lit, je m’engouffrais rapidement tout habillé et m’endormis aussitôt.

Le chien hurla toute la nuit, et il m’était impossible de dire si je l’avais rêver ou pas. Mais au réveil, mes oreilles résonnaient encore de ces aboiements sans vie.

Je pestais intérieurement de l’avoir laisser entrer. Je me réveillais fatigué une fois de plus. Il avait a nouveau volé ma nuit.

Je rangeais mes affaires dans ma valise et me préparais à quitter les lieux, car une nouvelle journée allait commencer.


Rémy






(L’auberge de la marquise existe réellement, bien plus accueillant que je le décris dans mon histoire. Si vous laissez parfois votre imagination prendre le dessus sur votre raison, alors vous passerez un séjour inoubliable)


La première photo est bien une chambre de l'auberge, la deuxième est la salle des repas du fairyland II non loin de la.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est aussi génial que l'autre histoire.tu es doué, vraiment doué...continues... mam.

Gonzalez Cuisine a dit…

C'est super continu encore encore !!!